La vente à la ferme Boutin lancée le 1er mars 2020 est un succès !
Il y a 30 ans, Mme et Mr Boutin créent leur propre ferme avec des activités tournées vers les grandes cultures (pommes de terre, blé, betteraves, lin, pois) et l’élevage de poules pondeuses Label Rouge. D’ici dix ans, les parents Boutin partiront à la retraite mais Pierre, le fils aîné âgé de 29 ans, compte bien développer de nouvelles activités et notamment la vente à la ferme.
Com’ un voisin : bonjour Pierre, depuis quand êtes-vous producteur et quelles sont vos activités ?
Pierre : j’ai rejoint la ferme familiale il y a deux ans, après une activité salariée aux Délices des 7 vallées, en développant une activité complémentaire : la production de fraises. Cette exploitation de fraises était déjà existante (pleine terre et serre, mais avec des installations vieillissantes). J’ai donc souhaité la développer en intégrant une production sous serre d’environ 20 000 pieds de fraises. Durant ces deux années, j’ai aussi remis notre bâtiment de poules pondeuses Label Rouge aux normes avec notamment l’installation d’un tapis de ramassage automatique des œufs.
Com’ un voisin : quelles sont vos forces dans le cadre de vos activités ?
Pierre : pour moi c’est la performance en termes d’organisation (et de rentabilité économique). La grande culture est gérée en Cuma intégrale. Nous sommes neuf agriculteurs, situés sur trois villages voisins, à partager le matériel agricole. Cela permet une entraide et le partage de nos compétences. De plus, on est gagnant sur les charges de mécanisation en ayant du matériel plus performant, d’où une meilleure rentabilité économique. L’organisation est également importante pour la vente directe car nous nous occupons de la préparation et de la vente en famille.
Com’ un voisin : quels sont vos circuits de distribution et pourquoi vendre à la ferme ?
Pierre : nous vendons les grandes cultures essentiellement pour l’industrie (les pommes de terre chez Mc Cain, les pois pour Ardo, le lin auprès d’une coopérative, et le blé en fonction des opportunités). Pour les œufs nous travaillons avec Cocorette et Poulehouse.
Concernant les fraises :
- 60% partent en Grandes et Moyennes Surfaces (Leclerc Dainville, Grand Frais Arras, Carrefour Maroeuil, Leclerc Arras),
- 30% en vente directe ici à la ferme et sur les marchés (Arras les mercredi/jeudi et samedi, Béthune le lundi et le vendredi puis Aubigny-en-artois le samedi),
- 10% auprès de revendeurs (chez les artisans-boulangers et chez des agriculteurs qui font aussi de la vente directe).
L’intérêt de vendre à la ferme est de pouvoir récupérer la marge directement. Nous pouvons aussi communiquer auprès de nos consommateurs, cela rend le métier plus intéressant. Depuis que nous avons lancé la vente directe en libre-service le 1er mars, les clients affluent. Suite à la distribution d’un flyer dans les boîtes aux lettres du village, deux articles dans la presse et les informations laissées sur notre page facebook, les clients étaient au rendez-vous. Nous ne nous attendions pas à un tel succès.
En ce moment, vous pouvez acheter ces produits à la ferme : fraises, sirop et confiture de fraises, asperges, pommes de terre, œufs.
Com’ un voisin : parlez-moi un peu de votre quotidien en tant que producteur ?
Pierre : l’intérêt du métier est la diversification des tâches et aucune journée ne se ressemble. Cependant, en ce moment j’arrive à 7h30 à la ferme. Je fais le point avec les personnes qui cueillent les fraises et je jongle en permanence entre le potentiel de production et la demande. En cas d’invendus de fraises au détail, nous proposons du sirop de fraise. Celui-ci est mis en bouteille à Maroeuil. Le reste du temps est destiné aux projets, à l’organisation de la ferme et à la gestion des exploitations avec mes parents et mes collègues producteurs. Je repars auprès de ma famille après 18h car c’est important de garder du temps pour eux.
Com’ un voisin : que pensez-vous du Label « Haute Valeur Environnementale » ?
Pierre : cela permet de mettre une étiquette sur l’agriculture raisonnée et de communiquer positivement sur nos activités.
Pour répondre aux exigences de ce Label :
- nous avons planté une cinquantaine d’arbres et 200 m de haie,
- l’irrigation des sols est prise en compte en irriguant en grande culture essentiellement la nuit,
- nous utilisons des produits de biocontrôle : huile essentielle d’orange pour repousser les insectes, savon noir pour lutter contre les pucerons, etc.,
- des engrais verts sont utilisés,
- nous faisons de la Production Biologique Intégrée en lâchant des insectes auxiliaires,
- des bourdons sont lâchés dans les serres,
- des outils d’aide à la décision nous permettent d’intervenir que lorsque c’est nécessaire.
D’autres projets sont en cours et nous réfléchissons à un système de recyclage des emballages pour la vente directe. Actuellement, les consommateurs ramènent leurs boîtes d’œufs à la ferme, en échange ils récupèrent 0,10€ sur le prochain achat.
Com’ un voisin : comment voyez-vous l’avenir alimentaire ?
Pierre : je constate un réel mouvement des consommateurs vers l’alimentation locale. Mais je pense qu’il faudra tout de même de l’industrie pour nourrir tout le monde. Je remarque aussi en engouement pour les producteurs depuis le confinement. Il ne faut pas oublier l’agribashing. Nous verrons après le confinement si les producteurs sont aussi prisés, nous l’espérons.
La Ferme Boutin est indéniablement un exemple de modèle agricole soucieuse de son environnement et de la qualité des produits commercialisés. Dans cette ferme règne un esprit familial, authentique et solidaire où le travail rime avec passion et plaisir au quotidien.
- Vente en libre-service : 7j/7 et 24h/24 à la Ferme Boutin située au 18 rue du moulin – 62690 Hermaville
- Contact : 06 62 15 86 12 / pierreboutin62@gmail.com
- Page facebook de la Ferme Boutin
Lucile VOISIN – Com’ un voisin
Bonjour Lucile,
Avez vous une version imprimable de l’article pour l’afficher dans le point de vente ?
Bonjour Pierre,
Je vous prépare cela et vous l’envoie par email 🙂 ravie que l’article vous plaise !